La mobilité urbaine pour les aveugles et malvoyants

L'amélioration de la mobilité urbaine des personnes aveugles et handicapées visuelles est due à l'évolution des équipements mais également à la mise en place de nouveaux aménagements dans les lieux publics. Une réflexion est engagée concernant l'utilisation des technologies avancées, des techniques de transmission de l'information et de communication.

Comment la technologie peut aider à pallier le handicap ?

L'orientation et la mobilité urbaine des aveugles sont au cœur des débats. Les difficultés de déplacement, notamment dans les zones où la circulation est dense, engendrent nombre de questionnements et peuvent décourager les personnes déficientes visuelles. Si des efforts sont consentis sur l'accessibilité avec une ouverture des espaces et une meilleure organisation des moyens de transport, des progrès restent à faire concernant l'information et l'indication de directions, le cheminement à réaliser pour se rendre d'un point A à un point B.
Dans l'absolu, la mobilité urbaine des aveugles doit être envisagée sous divers angles et en mettant à disposition des solutions qui permettent d'entendre, de toucher, de sentir.

Intégrer des éléments dans l'espace public urbain

La mobilité urbaine des aveugles est favorisée par l'intégration d'éléments utiles pour se repérer et accéder facilement. Jusque dans les années 1970, les conceptions architecturales et citadines présentaient des défauts majeurs : les trottoirs étaient bien trop hauts, les éléments de mobilier urbain étaient nombreux et souvent peu organisés, les repères s'avéraient presque inexistants, etc. Ce n'est qu'après 1975 et la loi en faveur de l'amélioration de la vie sociale des personnes handicapées que les choses ont commencé à bouger : plusieurs décrets ont paru réglementant notamment l'accès aux établissements recevant du public et la qualité d'accueil des logements.

En ce qui concerne la voirie, la norme NFP 98-351 de 1989 traite des dispositifs d'éveil de vigilance et la norme XP S 32002 indique les qualités des dispositifs sonores sur les feux de circulation.

Les réflexions liées à la mobilité urbaine des aveugles

La prise en compte de la mobilité urbaine des aveugles est constante, dès lors qu'une modification est envisagée ou qu'une construction nouvelle doit voir le jour. Plusieurs créations sont régulièrement reprises pour favoriser la mobilité urbaine des aveugles comme :

• les bandes d'éveil de vigilance podotactiles et répondant aux exigences de la réglementation française. Ce dispositif permet de délimiter le trottoir et la rue passante ;
• les bandes de guidage au sol avec rainures ou pastilles en relief. Cette signalétique permet de s'orienter, avec un point de départ et un point d'arrivée ;
• le système de guidage et d'aide à la traversée de rue. Ce dispositif se déclenche à distance et se trouve généralement au niveau des feux de la circulation. Un système audio indique la couleur du feu pour piéton et le nom de la rue.

Des solutions auditives en faveur de l'autonomie et de la sécurité

L'adaptation des zones urbaines aux handicaps, qu'ils soient visuels ou moteurs, facilite l'autonomie et la sécurité. Les solutions auditives sont reconnues pour être particulièrement adaptées aux capacités de l'aveugle. En standardisant les dispositifs auditifs dans les espaces urbains, les designers et concepteurs souhaitent familiariser les personnes handicapées avec ces outils.

L'inclusion sociale des malvoyants et non voyants fait l'objet de nombreuses initiatives, notamment de la part d'associations comme l'IPDV ou l'UNADEV. Des projets sont régulièrement initiés pour faciliter l'accès aux commodités et centres de loisirs, via les multimédias mais également le numérique et la télécommunication. Les stratégies de déplacement et solutions d'orientation dans l'espace sont priorisées.

Des solutions d'aménagement urbain créatives

Modifier certains aspects peut aider à sécuriser les espaces. La diminution du degré des pentes, l'installation de bancs, le modelage précis du mobilier urbain, la pose de rampes dans les parcs ou de passages piétons surélevés… contribuent à l'accessibilité des centres-villes et valorisent les villes du XXIe siècle. En tentant d'adapter le mobilier urbain à toutes les catégories de handicaps : moteurs, visuels ou auditifs, la municipalité efface les différences et crée un environnement favorable au "vivre ensemble".
Attention toutefois à certains éléments intéressants pour les handicapés moteurs mais problématiques pour les déficients visuels comme les bornes basses le long des trottoirs.